Portrait de Victor Hugo par Etienne Carjat, en 1873

Né en 1802, Victor Hugo devient un écrivain social, un dramaturge, un poète, un romancier et un dessinateur romantique. Surnommé l’homme-océan puis l’homme-siècle, c’est une personnalité politique et un intellectuel engagé. Il rencontre le succès avec Notre-Dame-de-Paris en 1831 et avec les Misérables en 1862.

Après Notre-Dame-de-Paris, qui le consacre écrivain romantique, Victor Hugo s’installe en 1832 à l’hôtel Rohan-Guéméné place des Vosges, anciennement baptisée place Royale. C’est le plus célèbre habitant du Marais au XIXe, site où il vivra durant seize ans. Dans cet hôtel particulier de 280m2 devenu musée, il donnera des soirées littéraires fréquentées par Théophile Gaultier, Lamartine, Dumas, Mérimée ou encore, David d’Angers.

Portrait de Victor Hugo par Nadar (vers 1884)

A quelques rues de là, rue Sainte-Anastase vit sa muse et maîtresse Juliette Drouet avec laquelle il entretiendra une passion durant cinquante ans. Il lui écrit : « j’étais mort, je suis vivant, tu es le sang de mon cœur, la clarté de mes yeux, la vie de ma vie, l’âme de mon âme. Pour moi, tu es plus que moi-même ». Marié à Adèle-Adélaïde Foucher, dont il a quatre enfants, il perd l’aîné, encore nourrisson.

A l’église Saint-Paul-Saint-Louis, il célèbre le mariage de sa fille Léopoldine avec Charles Vacquerie, le 14 février 1843. En remerciements, il offre à l’église deux bénitiers nacrés en forme de coquillage. En compagnie de Juliette, il apprend le décès par noyade de Léopoldine, « Didine », six mois après la noce, à Villequier (Seine Inférieure). Deuxième deuil.

Il devient alors adepte du spiritisme et des tables tournantes. Peu de temps après, Claire, la fille que Juliette Drouet a eu avec le sculpteur James Pradier, décède à l’âge à 20 ans. Victor et Juliette affrontent leurs chagrins ensemble. Cependant, Victor Hugo cesse toute publication pendant dix ans sinon sa production littéraire. « Quand nous habitions tous ensemble » est écrit en 1844.

Juliette Drouet lithographiée par Alphonse-Léon Noël, 1832

Il faudra le coup d’état de Bonaparte pour qu’il reprenne la plume et fasse publier « Napoléon le petit » (1852) et « Les châtiments » (1853). Sans oublier les poèmes en mémoire de sa fille. « Demain, dès l’aube » etc. Moins connu, son grand discours parlementaire « Détruire la misère », le 9 juillet 1849. Il dénonce les conditions de travail des enfants et la cruauté envers les bagnards.

Très impliqué dans le débat public, il est parlementaire sous la monarchie de juillet et sous la 2e et 3e république. Sensible à la misère, il s’exprime en faveur de certaines avancées sociales, milite contre la peine de mort et l’esclavage. Défenseur de la démocratie, il soutient l’idée d’une Europe unifiée.

En 1870 pendant le siège de Paris, il craint pour sa vie et écrit à ses enfants, en parlant de Juliette : « jamais son âme n’a quitté la mienne. Que ceux qui m’ont aimé l’aiment. Que ceux qui m’ont respecté la respectent. Elle est ma veuve ». Il s’exile vingt ans à Jersey puis Guernesey sous le second Empire.

Juliette meurt en 1883, son entourage le dissuade d’assister aux obsèques. Il la suivra dans le tombeau deux ans plus tard et laisse une correspondance abondante, quatre mille dessins à l’encre, des talents de photographe et de décorateur d’intérieur. Mais surtout, le souvenir d’un amour extraordinaire.

Texte : Valérie Rodrigue

02.05.24

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