Sara Arrhenius, patronne de l’Institut Suédois
Avec ses lunettes XXL qui encadrent un regard pénétrant, Sara Arrhenius a un pur look de critique d’art, à moins que cela soit celui d’une galeriste branchée ou d’une femme de lettres. Normal : la nouvelle directrice de l’Institut suédois a été successivement tout cela, comme en témoigne son CV fourni.
D’abord journaliste culturelle dans un grand quotidien suédois, elle passe ensuite de l’autre côté du miroir pour devenir curatrice d’exposition et, après cela, diriger des institutions culturelles majeures dans son pays : le programme d’échanges d’artistes internationaux, la galerie d’art de la fondation Bonniers – un grand éditeur stockholmois – et, à partir de 2017, l’École des Beaux-arts de Stockholm (Kungliga Konsthögskolan). Tout cela en se consacrant aussi à l’écriture d’essais sur le masculin-féminin, sur la perversion dans l’art, sur la musique, etc.
Voici donc cette intellectuelle à la tête de l’Institut suédois, une des institutions le plus originales du Marais : elle y a pris ses fonctions en janvier, après une dizaine de prédécesseurs qui se sont succédé rue Payenne depuis 1971. Conformément à la tradition, elle est aussi conseillère culturelle auprès de l’ambassade de Suède en France.
« Mes liens avec la France remontent à l’école primaire : j’étais scolarisée à l’Ecole française de Stockholm, raconte-t-elle, attablée au café Fika, le restaurant de l’Institut suédois. Durant ma scolarité, je suis allée plusieurs fois en France. Par la suite, j’ai étudié le français à Paris et Stockholm. En tant que journaliste, mon tout premier article fut consacré à l’artiste française Sophie Calle », raconte Arrhenius qui possède depuis longtemps un réseau dans le monde culturel parisien.
Le Marais ? Elle connaît déjà. « J’y venais dans les années 1980 et 1990, dit-elle. A l’époque, je fréquentais la galerie Yvon Lambert et la galerie Chantal Croussel, alors sise rue Quincampoix et aujourd’hui, rue Charlot. Voir comment le quartier s’est transformé depuis lors est fascinant, s’étonne cette habituée des galeries et musées maraisiens.
Ses préférés ? « La Maison européenne de la photographie, la Fondation Henri Cartier-Bresson mais aussi la Musée Cognacq-Jay, sans oublier tous les autres ainsi que la Cité internationale des arts, où je vais le mercredi pour les portes ouvertes », énumère l’insatiable directrice.
Salle d’exposition de l’Institut Suédois
« Il y a tellement de choses à voir dans le Marais, qu’on pourrait y mener une vie entière sans en sortir du quartier », sourit Sara Arrhenius qui semble ravie d’avoir atterri dans une capitale qui, selon elle, « bouge davantage que Londres ou Berlin ». Pour sa part, la directrice est impatiente de laisser son empreinte grâce à une programmation qu’elle veut audacieuse.
Sa première curation sera consacrée à l’artiste Sara-Vide Ericson. « Elle est l’étoile brillante d’une jeune génération de peintres figuratifs suédois, explique-t-elle. Avec une grande habileté et une séduction picturale, elle emmène le spectateur dans un monde énigmatique de magie, de sexualité, de nature magique et de sensualisme coloré. L’exposition ouvre le 16 octobre et il faut absolument la découvrir sur place ! », conclut Arrhenius.
Fondé en 1971, l’Institut suédois, sis rue Payenne, est un lieu de rencontres culturelles qui reçoit chaque année plus de 100 000 visiteurs. Il propose des expositions (photo, design, peinture) des projections de films, des concerts, des débats, des cours de langues suédois. Et bien sûr, son célèbre café Fika.
▼ Institut suédois
11, rue Payenne, 75003 Paris
Du mercredi au dimanche de 12h00 à 18h00
Tel : 01 44 78 80 20
Texte : Axel G
Photos : ©Institut Suédois
28.04.23
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