On dirait un peu Emily in Paris mais c’est Clara Victorya, une jeune femme exquise aux yeux de chat. Comme l’héroïne de la série Netflix, cette liane aux 132k followers sur Instagram (et 213k sur YouTube) est devenue en quelques clics, et à 24 ans à peine, une influenceuse respectée.

En décembre dernier, elle a ouvert Relique – en pleine crise du Covid ! – une boutique pop et glam, rue Notre-Dame-de-Nazareth, consacrée aux vêtements et objets vintages, sa passion, avec, en fond sonore de la musique Funk ou du Fleetwood Mac.

Comment as-tu débuté ?

Je suis originaire d’Annecy où j’ai habité jusqu’à mes 18 ans et après un passage d’un an à Lyon, je suis arrivée à Paris. J’étais en bachelor de photographie et j’ai assez vite arrêté mes études parce que je n’avais pas les moyens de les poursuivre tout en vivant à Paris, qui est une ville onéreuse.

J’ai dû trouver un taf. J’ai été vendeuse dans un magasin à Saint Paul, dans le Marais et je suis tombée in love du quartier. À partir de là, j’étais déterminée à trouver ma voie et à me faire une place dans cette ville. J’ai travaillé pour accumuler des économies et ainsi m’octroyer une année sabbatique en vue de lancer des projets. C’était mon idée fixe.

J’ai ouvert un compte dédié au vintage sur Instagram et j’ai commencé à poster, mais en douce, sans en parler à mes amis. Mon petit ami m’a poussé dans cette voie, il disait que j’avais du potentiel. Forte de cette confiance qu’il a placé en moi, j’ai créé mon compte en janvier. J’ai attendu d’avoir 10 000 abonnés pour en parler autour de moi. Cela est arrivé en mars, seulement soit 3 mois après le démarrage. Incroyable !

Pourquoi avoir fait cela en secret ?

Je n’assumais pas vraiment de me mettre en scène mais comme cela fonctionnait cette validation m’a permis de me sentir légitime.

La raison de ton succès ?

J’étais une des rares personnes à parler du vintage, avec peut-être, en plus, une patte artistique.

Comment, en tant que fille, fais-tu pour porter ce succès ?

Les filles se débrouillent souvent toutes seules. Je crois qu’elles reçoivent moins d’aide que les garçons. Sûrement parce que les amis des garçons croient plus volontiers en leur potentiel. Cependant, j’ai la chance de n’être entourée que de garçons (mon frère, mon petit ami, mes amis) qui me boostent moralement. En plus, ils sont plus forts que moi physiquement, ce qui est bien pratique pour porter les gros paquets de vêtements (rires) !

Souvent, les femmes s’autocensurent parce qu’elles savent que des commentaires désobligeants vont pleuvoir sur elles à la moindre erreur, ce qui inhibe certaines d’entre elles. Ce n’est pas mon cas. Ma chance c’est que j’ai galéré avec des « tafs » merdiques, alors les critiques me glissent dessus.

D’où te vient ta maturité ?

Je suis issue d’une famille portugaise dans laquelle tout le monde s’accomplit, bâtit des tas de choses. Mes parents m’ont appris qu’il faut faire un maximum de choses. Mon équipe dit que je suis une perfectionniste, une grande maniaque. Un autre atout : mon père nous a élevés mon frère et moi dans un esprit d’égalité.

Comment tes parents ont-ils accueilli le fait que tu quittes l’école pour te lancer dans la vie active sans vrai bagage ?

Mes parents m’ont toujours soutenu, si cela n’avait pas été le cas cela m’aurait attristé. Je crois en moi parce que mes parents ont foi en la valeur du travail. Avec eux j’ai appris que c’est en pratiquant que l’on apprend. Mon père est maçon, c’est un manuel, il sait fabriquer des trucs de fou ! Il a construit notre maison de A à Z. Et puis, dans notre famille, il existe une forte culture de l’entraide.

Avez-vous été aidée financièrement pour monter Relique ?

Je me suis débrouillée seule. J’ai contracté un prêt étudiant que je rembourse encore. L’idée de commencer ma vie d’adulte avec un prêt m’a traumatisé. Voilà pourquoi j’ai choisi d’autofinancer mon entreprise. Je mène une vie simple, je vis avec peu, je pars en voyage avec un sac à dos. Mon rêve c’est d’économiser pour, à terme créer des hôtels.

Pourquoi travailler les vêtements de seconde main ?

Depuis toujours j’aime les vêtements de seconde main. Ma mère m’en a donné le goût très tôt. Elle est la reine des bons plans.

D’où vous vient cette passion entrepreneuriale ?

Au collège déjà, je marchandais ! (rires) Au début, c’était des sucettes et, très vite, c’est devenu des vêtements. Même les « pionnes » m’achetaient des fringues. J’aime communiquer, marchander en plus j’ai une passion pour les objets. Mais je n’étais pas prête à tout : je ne voulais pas faire de « e-shop » ou du « drop shipping ». C’était important pour moi que les gens voient les vêtements en vrai, que l’échange soit authentique. Avoir une boutique IRL (in real life) me correspond mieux. Je n’ai jamais douté sur le fait que les gens se déplaceraient pour voir ma boutique en vrai.

Tes conseils aux jeunes qui veulent entreprendre ?

Un entrepreneur doit s’écouter et prendre des risques, mais mesurés. Le plus important, c’est faire quelque chose qui te plaît, être ton propre patron plutôt que de penser à l’argent tout de suite. En vrai, être chef d’entreprise c’est une galère, il faut être solide, être accompagné, ne pas compter ses heures, se payer peu voire pas du tout au début. Cela nécessite de mettre les mains à la pâte ; d’ailleurs je passe un temps fou à déballer, repasser, les vêtements, à faire ma comptabilité et un tas de démarches administratives. Il faut parler de son projet avec des gens qui ont déjà entrepris et qui sont positifs.

Les femmes qui t’inspirent ?

Je m’intéresse aux femmes qui ont validé plein de compétences et qui n’écoutent pas les autres. J’aime l’influence belge Gaëlle Garcia-Diaz, personnage féminin sexy et ancienne joueuse de poker professionnelle qui profère des gros mots. Elle est fidèle à elle-même et a fondé sa propre marque de cosmétique. Dans un autre genre, Michelle Obama me plaît aussi, elle a un charisme de dingue.

Relique Paris
25 Rue Notre Dame de Nazareth, 75003 Paris
Du mardi au samedi de 11h à 17h30
Fermé le lundi

Texte : Katia Barillot

11.03.21

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