Rue Saint-Antoine, pile face au Monoprix, l’hôtel de Sully, du nom de son plus illustre propriétaire, est assurément l’un des plus remarquables bâtiments du Marais. Mais, mille fois hélas, ce joyau ne se visite pas : depuis 1967, il abrite le siège du Centre des monuments nationaux, ou Monum, qui gère près de cent monuments nationaux en France dont, précisément, l’hôtel de Béthune-Sully.

Consolons-nous : la visite extérieure de la cour d’honneur et du jardin de la maison de Maximilien de Béthune titré Duc de Sully – brillant surintendant (ministre) des Finances d’Henri IV qui redressa l’économie du royaume –  est déjà un émerveillement.

On pénètre dans ce lieu magistral par la rue Saint-Antoine. Dans la cour, il faut admirer, aux façades du logis principal, les élégantes sculptures qui représentent des allégories des saisons. Les ailes latérales annoncent quant à elles, les quatre éléments : la terre, l’eau, l’air, le feu.

Un passage traversant mène ensuite à une deuxième cour ou plus exactement à un jardin à la française avec une orangerie. Renversants de beauté, l’architecture et le jardin, ont de quoi séduire les Parisiens (et les touristes) les plus blasés.

Au fond du jardin à droite, une discrète porte ouvre sur une sorte de passage secret qui conduit directement à la place des Vosges, autrefois (avant Napoléon) appelée place Royale. Voilà pour la visite guidée.

Il faut aussi avoir à l’esprit la riche histoire des lieux dont nous retiendrons ici une scène incroyable.

Le 22 février 1680, c’est ici, en effet, depuis un balcon donnant sur la rue Saint-Antoine que la Marquise de Sévigné, venue en voisine – elle habitait place Royale – voit passer la veuve Monvoisin. Emprisonnée à la Bastille, cette dernière, condamnée à être brûlée vive pour sorcellerie, est en ce jour d’hiver conduite depuis sa prison, via la rue Saint-Antoine, en place de Grève (devant l’actuel hôtel de ville) pour y être brûlée vive.

Dans le n°2 du magazine La France pittoresque, daté de 2002, on peut lire : « Catherine Deshayes, veuve Monvoisin, connue plus tard sous l’abréviatif de Voisin ou de La Voisin, était originaire de la province de Champagne. Empoisonneuse et sorcière de renom, elle vendait ses services aux plus hauts dignitaires de l’État. C’est acculée par les dettes que la veuve Monvoisin dite La Voisin, s’acoquina avec la Vigoureux, détentrice de grimoires recelant les secrets de préparation de breuvages et autres poisons. Mettant en commun leurs diaboliques projets, les deux femmes passèrent rapidement maîtresses dans l’art de concocter philtres, sirops, élixirs donnant l’amour ou la mort, au gré des intérêts de leur clientèle, composée d’héritiers ou de futures veuves. Fortune et notoriété faites en moins de trois années, La Voisin exerça ses talents dans le quartier du Marais à Paris, monnayant son impunité contre les services qu’elle rendait aux personnages les plus influents de la cour. »

Dans une lettre consacrée à cet épisode la marquise de Sévigné rapporte que La Voisin refusa de faire amende honorable. Elle emporta ses secrets dans la mort.

Texte : Ella David
Photos : ©Anaïs Costet

11.02.19

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