La venue de l’artiste Sara-Vide Ericson dans le Marais est un petit événement. Après avoir exposé un peu partout dans le monde, cette Suédoise, présentée dans son pays comme « l’artiste la plus influente de sa génération », expose pour la première fois en France, avec une vingtaine d’œuvres produites, spécialement pour l’Institut suédois.
« Vous allez voir ce que vous allez voir », avait prévenu voilà quelques mois la nouvelle directrice de l’Institut suédois Sara Arrhenius (en fonction depuis le début de l’année), très en amont de cette exposition lui tient particulièrement à cœur du fait qu’il s’agit de la première programmation de son mandat. Et en effet, l’accrochage mérite le détour.

« Le processus créatif de Sara-Vide Ericson repose sur une forme de performativité, poursuit Arrhenius. Tout commence par une chasse au motif, en dehors de l’atelier. Se considérant elle-même comme une chasseuse-cueilleuse, l’artiste chasse, collecte, rapporte chez elle puis sélectionne ces objets, expériences ou morceaux de paysage et les assemble en peinture dans l’atelier. Quand l’artiste a une image en tête, il faut d’abord qu’elle la réalise en vrai. Cela explique peut-être le pouvoir d’envoûtement des œuvres de Sara-Vide Ericson. »
Cette œuvre se caractérise par de grandes peintures à l’huile, figuratives, inspirées de son environnement proche. « Ses toiles ne sont ni des autoportraits nombrilistes ni des paysages naturalistes, continue la directrice, qui s’est chargée de la curation avec Marion Alluchon. Parmi les motifs récurrents de son travail, des objets-souvenirs liés à diverses histoires et expériences, ses propres chevaux ou encore la nature qui l’entoure : forêts, rivières ou marécages du nord de la Suède où elle a grandi et s’est réinstallée voilà dix ans. « Mais l’artiste ne peint pas la « belle nature », reprend la directrice. Elle boycotte par exemple le vert tendre printanier, qui est souvent la carte postale de la nature suédoise. »
Du 17 octobre 2023 au 18 février 2024
▼ « Desire of the Tail », par Sara-Vide Ericson
Institut suédois
11 Rue Payenne, 75003 Paris
Du mercredi au dimanche de 12h à 18h
Tel : 01 44 78 80 20
Texte : Axel G.
16.10.23
LES EXPOS DU MOMENT À VOIR ABSOLUMENT
Ethan Murrow et son hymne au végétal
La galerie Les filles du Calvaire, abritée au fond d’une cour, accueille jusqu’au 25 novembre le solo show « Magic Soil », (terre magique) de l’Américain Ethan Murrow. Un ensemble inédit d’une quinzaine de peintures et dessins qui rendent hommage à la nature.
Marilyn forever
Soixante ans après sa mort, Marilyn incarne toujours l’éternel féminin. Au cœur du Marais, galerie Joseph, l’Expérience Monroe propose une exposition digitale et poétique jusqu’au 21 novembre, pour mieux connaître le mythe et la femme, start uppeuse avant l’heure, entrepreneuse et moderne pour l’époque (liberté sexuelle, psychanalyse etc.).
Peter Bond, le peintre qui vagabonde
Il y a du David Hockney chez ce peintre-là qui, comme son illustre aîné, illumine le monde avec des couleurs. Mais, comme on le sait, l’Anglais est inabordable – il est l’artiste vivant le plus côté au monde – tandis que l’Australien se négocie entre 1 000 et 5 000 euros selon les formats, à la galerie Gratadou…
EN CE MOMENT SUR LE MARAIS MOOD
Deeya Paris magnifie l’Inde et ses créateurs
Créé par un ex-mannequin d’origine indienne et un Français issu du monde de l’art, ce concept-store propose le meilleur de la mode indienne, avec un stylisme contemporain qui contredit le cliché selon lequel la mode indienne serait ancrée dans un folklore.
A L’Ouvrier, le spécialiste du vêtement de travail
Fondée en 1905 à Paris, A l’Ouvrier, également appelé « A L’O », est la plus ancienne boutique et marque de vêtements de travail de la capitale qui fournit depuis bientôt 120 ans des habits de qualité : bleus de travail, marinières, cabans, vareuses, vestes de cuisiniers, tenues de cheminots, etc.
Bombance, la bistronomie à son meilleur
Dans une période où tout augmente, on a trouvé de quoi faire bombance avec un bon rapport qualité-prix. Chez Bombance, la nouvelle adresse de la rue de Blancs-Manteaux, on déjeune pour 28 euros (menu entrée, plat, dessert) en se régalant d’une carte française bistronomique et élégante…