Vice-président d’Objectif France un mouvement politique « républicain, libéral et humaniste autour de la société civile et d’élus de terrain », ce père de famille est parisien.
Âgé de 51 ans et cadre dans une banque européenne, il habite dans le Ier après avoir vécu dans le IIe arrondissement depuis 30 ans et s’est engagé auprès de Rachida Dati.
Que reprochez-vous à la municipalité sortante ?
Nous étions fiers plus jeunes de recevoir nos amis étrangers ou de province à Paris. Aujourd’hui, la ville et sale et de surcroît, dangereuse. Les agressions se multiplient. Il faut une police municipale armée. Et une réorganisation complète des services de propretés.
Devant chez moi, fontaine Molière, tous les matins, sur mon trottoir, il y a des poubelles qui s’accumulent. Les couloirs de vélos sont mal conçus. Il y a des encombrements partout. Tout le monde se marche dessus, c’est hyper dangereux. Sans compter les trottinettes.
Autre exemple : la mairie de Paris a installé un kiosque à journaux en face au Pont Neuf contre un passage piéton. Du coup, lorsque les enfants vont à l’école, le kiosque les empêche de voir la rue !
Et la canopée des Halles… Elle était censée être flottante, transparente, on devait pouvoir se promener sur son toit. Et on se retrouve avec un énorme truc en jaune pisseux qui cache l’église Saint-Eustache quand on est en dessous. Tout cela pour un coût d’1 milliard d’euros au total. La mairie a laissé les mains libres à Unibail-Rodamco sans mettre en face d’eux des avocats d’affaire, des consultants, des professionnels dont le métier est de négocier mais des clampins. Le maire s’est fait avoir par une société dont la négociation est le métier. Il faut en finir avec cet amateurisme.
Le BHV est en train de bouffer tout le quartier au détriment du commerce de proximité parce que Hidalgo est copain avec eux. Or je pense qu’il faut les cadrer, il faut que les riverains passent avant. Il faut que des patrons d’Unibail et du BHV nous écoutent, il le faut, leur image de marque en dépend. Ils ont besoin de Paris, on a besoin d’eux et Paris c’est une mairie qui doit être le patron sur certains sujets.
La mairie ne fait pas les commerces mais sa compétence c’est d’améliorer la vie des riverains.
C’est formidable d’avoir LVMH, le BHV mais c’est la Mairie qui a un problème d’autorité pour trouver le juste équilibre. Pourtant elle a les moyens de le faire.
Êtes-vous favorable à la piétonnisation du centre ?
Toutes les villes qui sont piétonnes se sont progressivement transformées, et assez vite, en surfaces commerciales, à destination d’un tourisme de masse. Le centre d’Amsterdam est devenu invivable, entre autres parce que des touristes à pied y déferlent.
La ville est devenue un centre de mono-activité, avec des boutiques de cartes postales, de T-shirts imprimés, des fast-foods (kebabs, pizzas, etc.), des bars où l’on fait la fête toute la nuit, des Airbnb. Les riverains n’ont plus envie d’habiter là : quand ils sortent de chez eux ils sont confrontés à une marée humaine de gens qui n’habitent pas là. Cela tue l’esprit des lieux. Je ne veux pas ça pour Paris Centre.
Enfin, vouloir chasser la voiture ne doit pas être une position dogmatique. Il faut savoir que les automobiles, dans les dix prochaines années, changeront de motorisation, (électrique, hybrides, à l’hydrogène liquide ou autres). La voiture cessera d’émettre des microparticules et sera non polluante. Ce qui changera la réflexion antipollution.
Paris a perdu une partie de ses habitants. Qu’en pensez-vous ?
Paris se vide et cela va s’accélérer. Selon l’Insee, 25% de la population s’en ira dans les 25 années à venir. Si on piétonnise, ce sera peut-être 50%. C’est désespérant de se dire que Paris va devenir un Disneyland géant. Anne Hidalgo ne se rend pas compte des dégâts d’une piétonnisation totale. Les rues piétonnes autour de Beaubourg ont totalement changé l’esprit de lieux. Ce n’est plus la même vie qu’avant pour les riverains.
La droite n’est – elle pas la plus mal placée pour parler des erreurs architecturales. Sous Jacques Chirac et Jean Tiberi, la municipalité voulait transformer le Marché des Enfants Rouges en parking, la droite est-elle en mesure de prendre des décisions plus sages ?
Il faut faire appel à des urbanistes, à des architectes, à des professionnels du monde de l’art et des beaux-arts et il faut dépolitiser ces sujets-là. Mais je répète que les Halles actuels sont une erreur architecturale que l’on paiera cher pendant de nombreuses années.
Quelles sont vos propositions ?
Avec le regroupement des quatre premiers arrondissements, trois mairies seront disponibles. Il faut y installer un guichet à usage unique pour les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer jusqu’à la mairie du IIIe.
Autre idée : créer un grand parking à vélo notamment aux Halles pour que les gens puissent se rendre jusqu’au RER, tous les matins et se garer dans des parkings sécurisés. Je veux aussi un plan global de circulation pour conserver un flux de voiture minimum dans la capitale. Nous allons fluidifier la circulation grâce aux nouvelles technologies pour faire de Paris une « Smart City », une ville intelligente. Cela va nous libérer de beaucoup de pollution et de beaucoup de stress
Texte : Katia Barillot
Photos : ©Anaïs Costet
05.03.20
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La patronne de l’Institut suédois, c’est elle !
Avec ses lunettes XXL qui encadrent un regard pénétrant, Sara Arrhenius a un pur look de critique d’art, à moins que cela soit celui d’une galeriste branchée ou d’une femme de lettres. Normal : la nouvelle directrice de l’Institut suédois a été successivement tout cela, comme en témoigne son CV fourni.
Pour ou contre les trottinettes ?
Surement lassée d’être accusée de tous les maux de la capitale, la maire de Paris a décidé de laisser les parisiens arbitrer de l’avenir des trottinettes en libre-service. C’est pourquoi dimanche 2 avril, les habitants de la capitale sont invités à une votation qui pose une question simple : « Pour ou contre les trottinettes en libre-service ? ».
Le BHV Marais change de propriétaire
A 500 millions d’euros – 1 demi-milliard ! – c’est à coup sûr la plus grosse transaction de l’année dans l’arrondissement. La rumeur, qui courait depuis des mois, s’est concrétisée en février. Le groupe Galeries Lafayette, qui souhaite se concentrer sur l’activité de son vaisseau amiral du boulevard Haussmann…
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Kebi, c’est bon comme au Liban
Au restaurant Kébi il y a des kibbeh qui fleurent bon Beyrouth. Ou plutôt : une variation de cette croquette venue du Levant, en forme de ballon et à base de boulgour concassé farcie à la viande et servie avec du houmous, du concombre au yaourt, labneh etc.
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L’avez-vous vu ce nouveau lieu hybride, à la fois table « trendy », salon de thé « cosy » et librairie « arty » ? Quelque part dans la foisonnante rue Beaubourg, entre Centre Pompidou et Arts-et-Métiers, L’Inaperçu a surgi, en mars, sans crier gare ni faire de bruit.
Expo Cartier Bresson : le couronnement d’un roi
À l’occasion du couronnement de Charles III, le 6 mai, la Fondation Henri Cartier-Bresson a eu l’amusante idée d’organiser une exposition en forme de clin d’œil sur « l’autre couronnement », celui de son grand-père George VI. Le 12 mai 1937 à Londres, ce fut l’un des événements les plus médiatisés de l’entre-deux-guerres.