Adel Abdessemed Paris ADAGP 2021, © Frank Perrin
Les installations d’Adel Abdessemed laissent rarement indifférents. Celle que cette star controversée de l’art contemporain, vient de poser à Paris, dans le Marais, n’échappe pas à la règle.
Ses pigeons voyageurs géants, qui sont en réalité des pigeons destructeurs, viennent de se poser dans la cour de la galerie Passage de Retz, rue Charlot (3e) à l’invitation de Jacqueline Frydman. Et ils n’ont rien d’anodins.
La déconcertante œuvre en aluminium du plasticien franco-algérien, authentique manifeste sur la banalité du quotidien, nous indique, à raison, que la violence jamais loin.
Ces deux volatiles n’ont rien d’inoffensifs. « Die Taubenpost » (les pigeons voyageurs, en allemand) sont harnachés d’une charge explosive et d’un téléphone portable, pour les déclencher.
Selon Adel Abdessemed, l’oiseau n’est pas seulement l’occupant indolent de nos villes mais une créature potentiellement porteuse de violence terroriste, au même titre qu’un drone.
Exposé dans le monde entier, le travail de l’artiste – des dessins, des vidéos, des installations – dérange et questionne le public presque systématiquement, à l’instar de ses grosses cylindrées cuites au four ou de son œuvre taxidermisée dans laquelle des loups et leurs proies s’entremêlent.
On se souvient aussi de sa sculpture « La vengeance de Zidane », qui reproduisait le fameux coup de tête administré par le footballeur français à l’Italien Materazzi en finale du Mondial 2006.
Elle qui fit grand bruit lorsqu’elle fut exposée à Beaubourg, sur la piazza du Centre Pompidou. Cette fois-ci, il n’est pas question de coup de tête. Mais c’est tout de même, comme toujours avec Abdessemed, un vrai coup de poing.
Jusqu’au 7 novembre
Die Taubenpost, Adel Abdessemed
Passage de Retz
9 Rue Charlot, 75003 Paris
Tel : 01 48 04 37 99
Adel Abdessemed devant son oeuvre, Die Taubenpost, © Katia Barillot
Texte : Katia Barillot
22.10.21
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