Dynamique du bleu à la galerie Denise René
L’été est terminé mais la galerie Denise René plonge dans le grand bleu. Pour son exposition de rentrée, la galerie historique du cinétisme a choisi de célébrer l’azur qui, rue Charlot, occupe tout l’espace et toutes les cimaises jusqu’à la fin octobre.
« C’est la couleur même de la modernité et de l’optimisme dont nous avons tant besoin au sortir du covid », remarque Denis Kilian, maître des lieux et neveu de la galeriste Denise René (disparue en 2012) qui a fait connaître Victor Vasarely et soutenu de nombreux pionniers de l’abstraction géométrique et de l’art cinétique dans la seconde moitié du XXe siècle.

Dynamique du bleu à la galerie Denise René
L’exposition « dynamique du bleu » se présente comme un hommage transgénérationnel, avec les structures triangulaires d’Elias Crespin, les sculptures de Pe Lang ou encore les algorithmes diffractés de Santiago Torres mais aussi les œuvres des vénérables « anciens » Carlos Cruz Diez, récemment décédé, et Victor Vasarely, l’inégalé père de « l’art optique ».
La majorité des maraisiens ignorent qu’au même titre que la gare de Perpignan est le centre de l’univers (selon Dali), la galerie Denise René est celui de l’art cinétique. Ce qui nous conduit à un petit rappel historique. En 1945, la galeriste parisienne est la première à présenter les œuvres de Vasarely. Dix ans plus tard, c’est elle encore qui organise à Paris l’exposition Le mouvement, avec Vasarely, Calder, Duchamp, Tinguely, Jacobsen, Agam, Bury et Soto. L’acte fondateur de l’art cinétique est posé.

Cette forme artistique, dont le principe est le mouvement, est fondée sur l’idée que l’œuvre change par effet d’optique lorsque le spectateur se déplace : tout comme celui qui regarde l’œuvre d’art, cette dernière n’est pas figée. En évolution constante sous le regard humain, elle bouge, elle change, elle vibre. Cette esthétique du mouvement donne vie à des formes géométriques et crée un nouveau langage. Celui-ci qui atteint son apogée dans les années 1970, sous Pompidou, lorsque l’artiste Yaacov Agam aménage du sol au plafond l’antichambre des appartements privés du couple présidentiel à l’Élysée pour en faire une installation en 3D et, aussi, quand Vasarely dessine le logo de la régie Renault en 1972.
C’est de cette histoire glorieuse que l’on vient s’imprégner avec la dynamique du bleu, comme à chaque fois qu’un nouvel accrochage se met en mouvement sur les murs de la galerie Denise René.
Dynamique du bleu, jusqu’au 30 octobre
Galerie Denise René
22, rue Charlot, 75003 Paris
Du mardi au samedi de 11h à 19h
Tél. : 01 48 87 73 94

Dynamique du bleu à la galerie Denise René
Texte : Axel Gyldén
06.10.21
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