© Axel G.
Peu avant 20h30, une file de mélomanes patiente sur le trottoir, devant le 38 Riv’ situé comme son nom l’indique au 38, rue de Rivoli. Entre Saint-Paul et Hôtel-de-Ville, voici donc l’entrée du seul club de jazz du Marais -et l’un des rares à Paris- avec son auvent noir, ses trois caves voûtées (l’une abrite le bar) et sa petite scène où trône un piano droit.
À l’ouverture, tout le monde descend en sous-sol pour le premier « set ». Ce jeudi-là, le trio du batteur Nicolas Signat est aux commandes, avec Kellian Camus au piano et Régis Igonnet à la contrebasse.
Au programme : du Charlie Mingus, du Bill Evans, du Thelonious Monk, etc. La session, ponctué de solos jouissifs, s’achève sur un rythme de latin jazz endiablé (From Within, de Michel Camilo). En salle, le public, tous âges confondus, en redemande.
Nicolas Signat à la batterie, Kellian Camus au piano et Régis Igonnet à la contrebasse © Axel G.
Puis la soirée se transforme, comme tous les jeudis, en jam-session, avec des instrumentistes qui se succèdent sur scène jusque around midnight. Les vendredis et samedis, le club est ouvert jusqu’à 2 heures.
« C’est un lieu atypique mais typique du jazz : on est un peu serré, l’atmosphère est cool, pas guindée, l’acoustique est bonne, on sert de l’alcool au bar, les gens se parlent », dit Vincent Charbonnier, qui a ouvert l’endroit en 2007 et se définit comme le « capitaine du vaisseau musical » plutôt que comme « le chef », « le propriétaire » ou « le directeur » du 38 Riv’.
La vérité, c’est que malgré tout, le patron, c’est lui ! Ancien contrebassiste, son pedigree en impose. Il fut le sideman de Jacques Loussier, célèbre pianiste et compositeur disparu en 2019, très connu pour son interprétation jazzy de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach.
Emilie Duporge, la régisseuse © Axel G.
Jazzman tout-terrain, Vincent Charbonnier a derrière lui une longue carrière : « J’ai tout joué : de la musique baroque, du jazz, de la variété, de la musique contemporaine… C’est fou ce qu’on peut faire avec une contrebasse ! »
Après qu’une tumeur cérébrale a stoppé net cette belle carrière, l’éclectique contrebassiste s’est mis au service de la génération montante en ouvrant le « 38 Riv’ », devenu une « pépinière » de talents.
La nouvelle scène musicale a trouvé ici son port d’attache avec, du lundi au dimanche, des thématiques différentes : concerts jazz, bien sûr, mais aussi, jam-sessions, jam funk (les mardis) et concerts Brésil. Les prix sont abordables : 22€, ou 17€ pour les moins de 26 ans.
Chaque soir, la magie opère et un petit miracle musical se produit. Ce qui s’explique sans difficulté : béni des dieux du jazz, ce lieu possède tout simplement une âme.
© Katia Barillot
38 Riv’ jazz club
38 Rue de Rivoli, 75004 Paris
Du lundi au jeudi de 20h à minuit
Le vendredi et le samedi de 20h30 à 2h
Le dimanche de 17h à 19h
Tél : 01 48 87 56 30
Concerts
• Mercredi 20h30 (jazz)
• Vendredi 21h (jazz)
• Samedi 18h30 (jazz actuel)
• Samedi 21h (latin jazz)
• Dimanche 17h (thé baroque) – hors vacances scolaires
Réservation sur 38riv.com
Tarif plein : 22 € / Tarif réduit : 17 € (demandeur d’emploi, étudiant moins de 26 ans, handicapé, famille nombreuse, adhérent UMJ, adhérent Paris Jazz Club)
Concert du samedi 18h30 : tarif plein : 20 € / tarif réduit : 15 €
Jam sessions et late jam
• Lundi 20h30 (jazz)
• Mardi 20h30 (funk)
• Jeudi 20h30 (jazz)
• Vendredi 23h30 (jazz)
• 1er samedi du mois 23h30 (funk)
• 3 autres samedis du mois 23h30 (jazz)
Pas de réservation à l’avance pour les jam sessions
Prix d’entrée : 1 consommation majorée de 4 €
Texte : Axel G.
22.10.21
PAR ICI LA MUSIQUE
Atelier 440, let the music play !
Au rez-de-chaussée d’un immeuble du haut Marais, la terrasse du café-restaurant Le Progrès ne désemplit pas. Mais deux étages plus haut, c’est un tout autre univers. Ici, bien loin de la foule bruyante, se retrouvent, dans une ambiance cosy, des passionnés de musique, de composition et de production musicale.
FyMusic Studio cherche « nouvelle star »
Vous avez aimé Jay-Z, le mari de Beyoncé ? Vous allez adorer Jeezoe. Ce trentenaire originaire d’Haïti vient d’ouvrir, voilà six mois, un studio d’enregistrement au cœur du Marais, à Paris. Tout près de la marque hip-hop Supreme, rue Barbette, FyMusic Studio, propose à chacun de venir enregistrer…
Le Merveilleux Marais de James le luthier
James Chauvelin occupe depuis 1970 un atelier de lutherie au 14, rue Charles V dans le IVe arrondissement. Fin connaisseur de ce quartier, James s’est fait une spécialité de la réparation, de la restauration et de l’entretien des instruments du quatuor c’est à dire le violon, le violoncelle et l’alto mais également de la contrebasse.
EN CE MOMENT SUR LE MARAIS MOOD
Kebi, c’est bon comme au Liban
Au restaurant Kébi il y a des kibbeh qui fleurent bon Beyrouth. Ou plutôt : une variation de cette croquette venue du Levant, en forme de ballon et à base de boulgour concassé farcie à la viande et servie avec du houmous, du concombre au yaourt, labneh etc.
L’Inaperçu se fait remarquer
L’avez-vous vu ce nouveau lieu hybride, à la fois table « trendy », salon de thé « cosy » et librairie « arty » ? Quelque part dans la foisonnante rue Beaubourg, entre Centre Pompidou et Arts-et-Métiers, L’Inaperçu a surgi, en mars, sans crier gare ni faire de bruit.
Expo Cartier Bresson : le couronnement d’un roi
À l’occasion du couronnement de Charles III, le 6 mai, la Fondation Henri Cartier-Bresson a eu l’amusante idée d’organiser une exposition en forme de clin d’œil sur « l’autre couronnement », celui de son grand-père George VI. Le 12 mai 1937 à Londres, ce fut l’un des événements les plus médiatisés de l’entre-deux-guerres.
