Nul besoin de posséder un chien ni même de s’intéresser à l’espèce canine – au Marais Mood, à vrai dire, nous sommes plutôt chats – pour compatir aux difficultés des propriétaires de chiens à Paris. Ceux-ci souhaitent légitimement offrir la meilleure vie possible à leur animal de compagnie. Ce qui passe par l’accès à des espaces dédiés, où cockers, labradors, bergers australiens et autres jack-russel pourraient se dégourdir les pattes, sans laisse, en gambadant à perdre haleine.
Mais il y a deux problèmes : le manque de place et la cohabitation avec les anti-chiens parmi lesquels se trouvent (et on peut les comprendre) nombre de parents d’enfants en bas âge -pas très nombreux, il est vrai, soucieux de la sécurité de leur progéniture. « Certains parents, au contraire, viennent avec leurs enfants pour caresser les chiens », relève un maître.
Dans le Marais, le problème est particulièrement aigu. Si les maires d’autres arrondissements parisiens, qui sont mieux dotés en espaces verts ouverts aux canidés, ont trouvé de quoi satisfaire les propriétaires d’animaux domestiques, il n’en va pas de même dans les 3e et 4e arrondissements.

© Axel G.
Dans le cadre d’une expérimentation, le jardin de l’hôtel Lamoignon (4e), rue des Franc-Bourgeois, avait été mis à la disposition des animaux pendant plusieurs mois. L’accès à cet espace avait été autorisé le matin sur un créneau de deux heures et le soir. Ritchie, Chronos, Hyko, Schweppes et Moka pouvaient courir sans être tenus en laisse. Les maîtres étaient ravis. Les toutous aussi. Les riverains, moins. À cause des nuisances sonores…
« La cohabitation avec les chiens n’était pas toujours facile. Sans parler des pelouses qui avaient été ravagées », a expliqué maire (PS) de Paris Centre Ariel Weil au Parisien, dans un article du 2 septembre dernier intitulé « Paris : Le ras-le-bol des propriétaires de chiens ». Et l’élu d’ajouter : « Nous avons tenté d’aménager les horaires mais, à la fin de l’expérimentation, il s’est avéré que ça ne fonctionnait pas et qu’il fallait trouver un autre site. »
L’expérimentation a pris fin en juin dernier. Dans l’attente d’une solution adaptée (il est question d’un espace clos du côté des Halles ou sur les berges de Seine), les propriétaires se retrouvent dans le square George-Cain, rue Payenne, face à l’Institut suédois.

© Axel G.
Comme dans tous les jardins publics dépourvus d’aire de jeux pour enfants, leurs compagnons à quatre pattes y sont acceptés, à condition d’être tenus en laisse. Une règle pas toujours respectée (car l’idée, rappelons-le, est de laisser les animaux courir) et sanctionnée d’une amende de 35 euros lorsqu’elle n’est pas suivie. Les chiens dangereux, de première et seconde catégories (rottweiler, mastiffs, pitbull, tosa, american staffordshire) continuent d’être interdits évidemment.
« Comme les humains, les chiens ont besoin de se rencontrer, de socialiser, explique un propriétaire rencontré dans le square. C’est vital pour leur épanouissement. Ainsi, ils sont beaucoup mieux dans leur peau et moins agressifs. Leur bien-être rejaillit sur celui de leurs maîtres et, même, sur celui des riverains. Il faut absolument que l’on trouve un endroit pour nos chiens : tout le monde y trouvera son compte. »
En attendant, les propriétaires se retrouvent au square et sur leur page Facebook « Nous les chiens de Paris ». Et ils s’efforcent de convaincre ceux qui veulent l’entendre de la justesse de leur cause. Raison pour laquelle, aussi, ils se montrent exemplaires et respectueux, en veillant notamment à ramasser les déjections canines.
« Nous faisons attention à ce jardin public car nous nous y sentons bien et savons que nous ne sommes pas les seuls à l’utiliser », dit un propriétaire amoureux du jardin Georges-Cain où trône une statue d’Aristide Maillol. Un esprit civique qui mérite d’être salué.
Square Georges Caïn
8 Rue Payenne, 75003 Paris, France
Du lundi au vendredi de 8h à 17h
Le samedi et dimanche de 9h à 17h
Texte : Katia Barillot
03.12.21
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