Série : avant la présidentielle, le Marais Mood explore les motivations des jeunes électeurs français.

Tristan Peglion, militant de Génération.s – © Margot L’hermite
Tristan Peglion a fini ses études d’histoire à Saint Quentin dans les Yvelines. Il a fraichement débarqué à Paris et travaille aujourd’hui en tant que collaborateur pour Génération.s, un parti politique qui soutient Yanick Jadot.
• Comment est né ton intérêt pour la politique ?
Tristan Peglion militant de Génération.s: « Mon engagement est né durant la présidentielle de 2017 aux côtés de Benoît Hamon. Pour moi, il portait un projet politique novateur qui m’a plu, notamment sa proposition de revenu universel. Il avait aussi un volet écologique plus développé que les autres candidats. J’ai discuté avec plusieurs militants PS de ma fac à l’époque, et je me suis dit que je pouvais moi aussi m’engager. »
• Une bonne raison, pour les jeunes, de voter Jadot ?
« Tout d’abord, ils recevront un revenu citoyen à 920 euros par mois, sans condition à partir de 18 ans. L’objectif est de permettre à chaque étudiant, même ceux qui n’ont pas de parents aisés, de démarrer dans la vie dignement. Les étudiants n’ont pas le droit au RSA ni au chômage, et la plupart du temps les aides de l’État ne suffisent pas. Ils doivent donc souvent travailler en parallèle de leurs études, ce qui nuit à leur réussite. Autre mesure pour les jeunes : recruter davantage de professeurs et adapter l’enseignement public qui est en train de se libéraliser avec Parcoursup. Personnellement, j’ai étudié dans mon université de secteur, ce qui n’aurait peut-être pas été possible aujourd’hui avec Parcoursup. Yannick Jadot compte réformer cela pour ne laisser aucun étudiant sans formation. »
« De plus, il souhaite construire plus de logements étudiants et rénover ceux qui existent déjà. L’attention sera particulièrement portée sur leur isolement thermique, afin de ne pas gaspiller d’énergie et de leur permettre de moins dépenser en chauffage. Jadot est un candidat très connecté à la jeunesse. Aujourd’hui, les jeunes sont plus politisés que jamais, comme on a vu avec #Balancetonporc, #Metoo ou encore #Blacklivesmatter. Il est au conscient que ses décisions impacteront avant tout les générations futures et il agit en conséquence. »
• Les qualités de Yannick Jadot ?
« Tout d’abord, c’est un pragmatique. Il croit en ses idées et les portes depuis plusieurs années. Il était engagé dans le secteur associatif, notamment chez Les Verts et Greenpeace dont il a été le directeur général en France de 2002 à 2008. En plus, il est cohérent dans son parcours comme dans ses idées. Son plus grand projet est de lier justice sociale et transition écologique. Pour moi, c’est capital. Nous savons que le dérèglement climatique est le défi du siècle, mais que nous ne pourrons pas nous battre contre lui sans justice sociale. Macron l’a fait et ça a donné les gilets jaunes. »
• Le programme économique de Jadot ?
« Il est très ambitieux sur le plan fiscal. Il veut restaurer l’impôt sur la fortune, supprimé par Emmanuel Macron en 2017. C’est une question de justice sociale et de transition écologique. Ce sont ceux qui possèdent le plus qui polluent le plus. Moi, par exemple, je n’ai jamais pris l’avion parce que je n’en ai pas les moyens. Il compte aussi taxer davantage l’héritage, ce qui est un point commun avec Mélenchon. En France, l’héritage pose problème : on ne démarre pas tous avec les mêmes chances dans la vie. »
• Le nucléaire ?
« Je regrette cet engouement général pour le nucléaire, lié je pense à la forte implantation des lobbys dans ce secteur ainsi qu’à la politique actuelle du gouvernement. Le nucléaire n’est pas une énergie rentable ; le solaire et l’énergie thermique le sont beaucoup plus. Aujourd’hui, les innovations permettent d’aller beaucoup plus loin en termes de rentabilité des énergies vertes. Concernant le nucléaire, on parle beaucoup de la question de l’indépendance énergétique, surtout avec ce qu’il se passe actuellement en Russie. Mais la seule véritable indépendance n’est possible qu’avec les énergies vertes. L’uranium que l’on utilise pour faire marcher les centrales nucléaires vient de pays africains, et il est souvent extrait des mines par des enfants. »
Texte : Morgane Joulin
26.03.22
L’ACTU, C’EST PAR ICI
La patronne de l’Institut suédois, c’est elle !
Avec ses lunettes XXL qui encadrent un regard pénétrant, Sara Arrhenius a un pur look de critique d’art, à moins que cela soit celui d’une galeriste branchée ou d’une femme de lettres. Normal : la nouvelle directrice de l’Institut suédois a été successivement tout cela, comme en témoigne son CV fourni.
Pour ou contre les trottinettes ?
Surement lassée d’être accusée de tous les maux de la capitale, la maire de Paris a décidé de laisser les parisiens arbitrer de l’avenir des trottinettes en libre-service. C’est pourquoi dimanche 2 avril, les habitants de la capitale sont invités à une votation qui pose une question simple : « Pour ou contre les trottinettes en libre-service ? ».
Le BHV Marais change de propriétaire
A 500 millions d’euros – 1 demi-milliard ! – c’est à coup sûr la plus grosse transaction de l’année dans l’arrondissement. La rumeur, qui courait depuis des mois, s’est concrétisée en février. Le groupe Galeries Lafayette, qui souhaite se concentrer sur l’activité de son vaisseau amiral du boulevard Haussmann…
EN CE MOMENT SUR LE MARAIS MOOD
L’Inaperçu se fait remarquer
L’avez-vous vu ce nouveau lieu hybride, à la fois table « trendy », salon de thé « cosy » et librairie « arty » ? Quelque part dans la foisonnante rue Beaubourg, entre Centre Pompidou et Arts-et-Métiers, L’Inaperçu a surgi, en mars, sans crier gare ni faire de bruit.
Expo Cartier Bresson : le couronnement d’un roi
À l’occasion du couronnement de Charles III, le 6 mai, la Fondation Henri Cartier-Bresson a eu l’amusante idée d’organiser une exposition en forme de clin d’œil sur « l’autre couronnement », celui de son grand-père George VI. Le 12 mai 1937 à Londres, ce fut l’un des événements les plus médiatisés de l’entre-deux-guerres.
Pierre Dac, une expo pour rire
ce génie de l’absurde disparu en 1975 a laissé une empreinte si forte dans la culture française que le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MahJ) a choisi de lui consacrer une exposition entière.