La conso a changé : on veut du beau, du durable et de l’unique. Des stylistes de talent l’ont bien compris et proposent une alternative à la fast fashion.
le trousseau qui se transmet
Cette minuscule échoppe blanche vient de ré-ouvrir. Créée en janvier 2020 par la jeune Flore, fille et petite-fille de brodeuses marseillaises, l’enseigne perpétue la tradition familiale et chine des draps anciens et des dentelles en ressourceries et autres brocantes, pour en faire des chemises à la fois modernes et intemporelles.
Flore, forte d’une licence en arts plastiques et d’un diplôme de mode, aime anoblir et transformer les belles matières premières. Fabriquer en petites séries et à la commande, telle est sa ligne de conduite. Cela lui permet d’être à l’écoute de ses clientes, lorsqu’elles veulent une jupe plus longue que le modèle proposé ou la même chemise que celle-ci, mais avec des manches courtes. Et de proposer un sizing qui va du 34 au 48. Loin du principe des collections et des diktats, ses pièces sont uniques et résistantes.
Faites pour se transmettre comme un trousseau de mariée. Tout est réalisé sur place, dans l’alcôve où trône une machine à coudre blanche, tout, sauf la teinture des draps anciens en noir, indigo ou améthyste. Mais tout est made in France. Et s’exporte très bien au Japon. Sa clientèle est sensible à ce savoir-faire créateur à prix raisonnable et au contact direct qu’elles établissent avec la styliste-couturière.
Grâce à Instagram, sa notoriété se forge avec une communauté qui ne cesse d’augmenter. À titre d’exemple, on peut dénicher ici une blouse en lin ancien lavé, restauré, trié de 195 à 295 euros. Son it est certainement le col en dentelle à ajuster sous celui d’une chemise ou d’un trench, 195 euros. Compter trois semaines entre la commande et la livraison. Mais on peut bien attendre un peu pour une pièce qui dure toute la vie.
▼ Maison Flore Paris
45 Rue Charlot, 75003 Paris
Du mardi au samedi de 11h à 18h30
Fermé le dimanche et le lundi
Tél : 01 42 78 42 48
le cuir des dead stocks
Leur philosophie: Proposer un concept store avec des sacs, des vêtements, des chaussures, des chapeaux, des bijoux. Surtout, de petites séries et des choses à chiner. Fabriquer des sacs à partir de chutes de cuir recyclé, des peaux de grandes marques (stocks dormants) et aussi une mode qui leur ressemble, pratique, sans souci de taille : vestes XXL et pantalon à taille élastiquée (36/40).
Certaines clientes leur apportent une vieille veste en cuir à transformer en sac. Deux personnes travaillent à l’atelier jouxtant la boutique. Le duo de créateurs fabriquent en petites séries (300 sacs à l’année et 50 pièces mode) et à la commande.
Aujourd’hui, le wax vient de Hollande, qui est même sa maison mère. La veste Michael années 80 en velours côté doublé de wax coûte 350 euros. La banane oversized en cuir avec une bandoulière en corde alpiniste est à 495 euros. La même en tissu recyclé, 395 euros. Le plus dur sera de choisir.
▼ Matières à réflexion
19 Rue de Poitou, 75003 Paris
Du lundi au samedi de 11h à 19h
Le dimanche de 14h à 18h
Tél : 01 42 72 16 31
la mode dolce vita
Une bien belle boutique haute en couleurs et en sourires, qui a pignon sur rue depuis quinze ans. Telle est la définition de Palmaccio, la boutique de Christine qui doit son nom de famille à son père italien. Autodidacte, elle a le goût de la mode et des bijoux depuis toujours et utilise des fins de stock de tissus et de cuir de la haute couture.
Cependant, aucun prix excessif chez elle car elle veut mettre ses créations à portée de bourse et garder sa clientèle. Pas de soldes non plus, pour les mêmes raisons : politique de prix serrés. Peu de modèles et peu de tailles, par choix, là aussi. Un Made In France pour les « self-made women ».
L’univers de Christine Palmaccio est un clin d’œil à Marseille et à la lumière Méditerranéenne. Il en résulte une profusion de couleurs chatoyantes, un mélange de genres et d’époques. Ainsi, les blousons en patchwork de cuir évoquent les années 80. Les capes et les cols en cuir et fausse fourrure, les années 50/60. Tout est fabriqué au sous sol, dans un atelier animé par un couturier.
Le design, le patron, le premier prototype sont faits ici. Pour la production, on réalise sur place les accessoires et certaines pièces uniques. Le montage est assuré à Bobigny. Pour les petites séries, on garde la coupe à la boutique pour maîtriser l’emploi du tissu et limiter les pertes avec les chutes et surtout pour garder la main sur les combinaisons de matières et de couleurs.
Résultat : On trouve chez Palmaccio des amours de cols art déco en cuir et tissu entre 65 et 80 euros, des blousons dégaine à 390 euros, des blouses en soie précieuse à 165 euros. Mais également des bijoux uniques qui recyclent des perles anciennes, des boîtes à pilules etc. Difficile de résister.
▼ Palmaccio
18 Rue Commines, 75003 Paris
Le lundi de 14h à 18h
Le mardi, jeudi, vendredi et samedi de 11h à 19h
Le mercredi de 14h à 19h
Fermé le dimanche
le make up sur mesure
Vous aurez le choix in fine entre un format solide ou liquide, un rendu brillant, mat, gloss ou satiné. Au niveau des matières premières, sont utilisées de la cire d’abeille et de l’huile de ricin. Le tarif : 30 mn de création pour 50 euros avec le rouge à lèvres offert .
La prestation atelier + création est à 90 euros. Une fois la couleur et la texture validées, on ajoute un parfum : mangue/ coco, fraise/ mûre, violette, vanille/ caramel, cerise/ amande. Dans ce boudoir, on vient seule ou entre amies, à l’occasion d’un anniversaire ou d’un enterrement de vie de jeune fille.
L’expérience peut accueillir jusqu’à douze personnes en même temps. Vient ensuite l’étape labo avec un moule et une centrifugeuse. En cinq minutes, vous voilà avec un rouge à lèvres neuf et inédit. La recharge est à 35 euros si l’on garde le tube d’origine. Brillez jeunesse !
▼ Bâton Rouge Paris
35 Rue de Poitou, 75003 Paris
Tous les jours de 11h à 19h
Tél : 06 23 35 31 95
le bijou comedia del arte
Sande, comme Sandrine, la créatrice de cette enseigne lumineuse qui flirte avec la joaillerie. Le bouche à oreille fait déjà son effet depuis l’ouverture en avril dernier, et le public, essentiellement américain, s’y précipite ou commande en ligne.
La marque, elle, existe depuis huit ans. Le style coloré, inspiré de la peinture du 16e et 17e et de l’architecture, mais aussi de la mythologie grecque, contribue à son succès. A l’atelier officie Quentin, un artisan sorti de l’école Boule. A sa disposition se trouve une table de polissage. Un soin digne de l’orfèvrerie est apporté au bijou Sande. La chaine est coupée au mètre, les anneaux sont soudés, pas montés.
Sandrine, quant à elle, vient de la région Loir-et-Cher et a grandi avec, dans son champs visuel, des bijoux de Karl Lagerfeld, et de YSL. Après des études à l’école du Louvre, elle a effectué un stage chez Cartier. Et a nourri cette réflexion de départ : on trouve sur le marché soit du beau bijou de la place Vendrôme, soit des fantaisies en argent. Rien entre les deux. D’où la niche dans laquelle s’engouffrer. La joallerie fantaisie.
Sandrine a d’abord lancé une collection de bagues petit cœur en plaqué or à 125 euros. Série qui va être réalisée en or 18 carats avec diamant. Elle travaille les perles jaspe unakite, le coquillage amazonite, la perle d’eau douce, les tortues « pendentif plein », en étroite collaboration avec des fondeurs parisiens.
La tortue est à 385 euros, la chaîne à 315 euros. L’aigue marine est à 450 euros, le pendentif à 248 euros, et les BO à 270 euros. On peut personnaliser son bijou, choisir le collier et le pendentif. Et si on se décidait pour ces adorables poissons réalisés… en Inde ?
▼ Sande Paris
85-87, Rue de Turenne, 75003 Paris
Du mardi au samedi de 11h à 19h15
Fermé le dimanche et le lundi
Tél : 01 45 35 78 52
Texte : Valérie Rodrigue
13.11.25
