Experte comptable, mère d’un adolescent de dix-sept ans, Natacha vit seule avec ce dernier dans un petit appartement du IVe arrondissement. Effrayée par le coronavirus, elle a accueilli l’ordre du confinement avec soulagement.

Comment se passe votre confinement ?

Je suis terrorisée par le virus car étant asthmatique je vis cette quarantaine avec le sentiment d’avoir une épée de Damoclès sur la tête.

Je suis obligée de tenir mon fils à distance car j’ignore s’il est ou non porteur asymptomatique du virus.

Par ailleurs, je suis agoraphobe. J’ai donc un certain entraînement au confinement.

Lorsque j’avais une vingtaine d’années, j’ai passé trois mois dans un studio sans sortir avec, comme unique lien avec l’extérieur, un téléphone. Résultat, le confinement ne me fait pas peur.

Je ne suis d’ailleurs pas sortie depuis quinze jours. Le fait que le gouvernement ait imposé des règles strictes a calmé un peu mes angoisses parce que, avant le confinement, j’allais travailler la boule au ventre.

Le paradoxe, c’est que je suis presque certaine d’avoir eu le Covid-19 parce que j’ai eu une conjonctivite qui a duré trois semaines et une grosse fatigue, le tout avec des maux de gorge. J’ai soigné cela à l’ibuprofène, alors qu’aujourd’hui, nous savons que c’est contre indiqué !

Votre anxiété ne semble pas retombée…

J’assume seule mon fils, j’ai donc peur qu’il m’arrive quelque chose. Que deviendrait mon enfant ? Tout repose sur mes épaules de mère célibataire. Mais je dois masquer mon inquiétude.

Je suis aussi très préoccupée par mes parents. Ils sont divorcés. Ma mère vit dans le Marais et mon père se trouve dans le centre de la France. Je suis leur unique soutien.

Des semaines avant le confinement j’ai passé énormément de temps à les alerter sur les gestes barrières. J’ai insisté pour qu’ils achètent des vivres, se lavent les mains.

Que révèle le confinement selon vous ?

L’humour sur les réseaux sociaux, la solidarité qui fleurit partout réconfortent. Aussi, des collègues m’appellent, nous prenons des nouvelles les uns des autres, des preuves d’amitié se font jour.

Une amie approvisionne ma mère, une autre veut venir m’apporter des masques alors qu’elle vit en banlieue.

Ma gardienne fait les courses pour tous ceux qui en ont besoin dans notre immeuble. Avoir des gens qui se soucient de nous cela remet les curseurs en place.

Curieusement, je me sens moins seule aujourd’hui qu’avant le coronavirus.

Cet événement donne aussi l’occasion de comprendre ce que vivent les gens assignés à résidence : les personnes âgées, les handicapés qui, souvent, sont chez eux seuls.

Selon vous, que va changer la pandémie ?

Nous allons peut-être comprendre que le phénomène de la globalisation est allé trop loin. Ça suffit, maintenant !

Espérons que ceux qui se sont moqués de Greta Thunberg comprendront enfin que la pollution, c’est comme un virus mais à long terme.

Je me réjouis de voir tous ces animaux qui reviennent dans des lieux où les hommes se sont retirés : les dauphins en Sardaigne, les poissons dans les canaux de Venise, les oiseaux, les canards, les faisans à Paris ou encore les daims à Rambouillet.

Texte : Katia Barillot
photos : Jesse Yelin

14.04.20

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