Auteur, réalisateur, conseiller en communication, il a passé ces vingt-cinq dernières années entre Paris et New York. Mais cette fine gueule est aussi « un terrien », très chaleureux, qui a cherché et trouvé refuge en Dordogne, dans la maison vide d’un ami.
Pourquoi être parti à la campagne ?
Je suis originaire de la Dordogne et j’ai grandi dans de grands espaces. Me retrouver avec ma femme et mon fils, qui vient de naître, dans un petit appartement de 70m2, sans quasiment sortir pendant plus de quinze jours, me semblait impossible.
Notre bébé a cinq mois, il est essentiel qu’il vive quelques mois à la campagne.
J’ai toujours pensé que notre enfant devait être, dans les premiers mois de son existence, connecté au pouls de la nature, éprouver le calme, le silence, les chants des oiseaux, etc… j’en avais rêvé, ça a été l’occasion. J’ai bien conscience d’être privilégié.
Comment se déroulent vos journées ?
Nous nous levons avec le soleil vers six heures. Puis nous faisons une grande balade dans les bois sans croiser personne. Ensuite Anaïs et moi nous mettons au travail.
Nous faisons nos courses dans un village à quinze kilomètres d’ici, où se trouve une « maison campagnarde », c’est-à-dire une épicerie qui vend des produits locaux. Plus près de chez nous, nous disposons aussi d’un hypermarché.
Le reste du temps je travaille à la finalisation de mes projets de documentaires. Hélas mon job de réalisateur est à l’arrêt puisque tous mes tournages, pour de grandes chaînes, ont été reportés.
Concernant mon business de conseil en « com », la baisse d’activité et donc de revenus est énorme. Cela va être compliqué à gérer…
J’estime déjà mon manque à gagner à environ 20 000€. Plusieurs projets sont annulés et certains clients cessent de payer leurs factures. J’ignore s’ils les honoreront un jour.
Ma femme, elle, est thérapeute énergéticienne. Son téléphone n’arrête pas de sonner car les gens sont en demande de soins tant ils subissent des blocages émotionnels, des phobies, des angoisses diverses et variées. Du coup elle soigne ses patients à distance, par Zoom ou WhatsApp.
Un soir, avec ma femme et une bande de copains, nous avons fait un apéro sur Zoom. J’ai détesté cela. Nous étions huit, j’ai trouvé cela déprimant. Dans la réalité, je préfère les discussions à deux, quatre maxi. Alors sur internet à huit, je ne vois pas l’intérêt ! J’ai arrêté au bout de vingt minutes !
Comment avez-vous été accueilli dans le hameau où vous avez trouvé refuge ?
Aucune remarque négative du voisinage. Il faut dire que nous sommes très discrets, nous restons chez nous et utilisons très peu la voiture.
Les gens ici respectent les règles qu’impose la quarantaine tels que les gestes barrières. Ainsi, comme toutes les activités sont arrêtées, les gendarmes n’ont même pas besoin d’être visibles pour que la loi soit respectée.
A votre avis, que va changer cette crise ?
Une étude récente de Natixis prédit que les modalités d’approvisionnement et de consommation vont changer. Tout sera regroupé vers des ensembles régionaux, voir locaux. De fait, il est temps de réfléchir à une manière de mieux consommer. Par exemple, en arrêtant d’acheter à l’autre bout de la planète des objets superflus.
Autre changement selon moi : nous risquons probablement de continuer à garder cette fameuse distanciation sociale. Finies les grandes embrassades et les grandes communions ! Dommage.
Qu’est ce qui vous manque de votre vie parisienne ?
Rien. Ni le cinéma, ni les restaurants, ni les cafés, pas les sirènes des voitures de police, pas l’odeur de l’essence. Rien si ce n’est les relations sociales et humaines que j’ai construites depuis vingt-cinq ans.
Mais dans la capitale, le coût de la vie est devenu absurde, les loyers sont exorbitants tout comme le prix d’un café en terrasse. Cette crise va engendrer une grande prise de conscience.
A titre personnel, les sommes d’argent que je vais devoir sortir d’ici le mois de juin sont telles qu’il me semble que c’est l’occasion de changer de vie pour partir à la campagne.
A Paris notre mode de vie est effréné. Un exemple : ma consommation de documentaires, de séries, de fictions est délirante. J’en étais à cinq heures par jour. Du « binge watching ». Ici, je regarde moins les écrans. Je mange moins, je bois peu, mon sommeil est magnifique, je fais de l’exercice.
Ma femme me dit que j’ai le visage détendu comme si j’étais en vacances alors que, vous l’avez compris, ce n’est pas le cas. Dans ce bel environnement, je suis serein, je développe une relation incroyable avec mon enfant. Même notre bébé semble plus épanoui.
Texte : Katia Barillot
08.04.20
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Pour ou contre les trottinettes ?
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