Timide, discret, doux, un tantinet rêveur, Adolfo Kaminsky, 93 ans, ne ressemble peut-être pas à un héros de cinéma. Mais c’est sans doute parce que lui est un vrai héros de la vraie vie. En chair et en os. Et fait de principes solidement ancrés.

Engagé dans la Résistance à l’âge de 17 ans, il devient expert dans la réalisation de faux papiers à Paris grâce à ses connaissances en chimie acquises lorsqu’il était apprenti teinturier en Normandie.
Kaminsky sait notamment effacer l’encre rouge utilisée par l’administration de Vichy pour tamponner le mot « JUIF » sur les documents des israélites. Un travail harassant : « Le calcul est simple. En une heure je fabrique trente faux papiers. Si je dors une heure, trente personnes mourront… », raconte-t-il dans Une vie de faussaire (Calmann-Lévy), le livre publié par sa fille Sarah Kaminsky en 2009.

Juif d’origine argentine, un temps interné à Drancy, il sauve des milliers de vie jusqu’à la Libération. Durant les trois décennies suivantes, cet homme aux profondes convictions humanistes met son savoir-faire au service d’autres causes : le soutien au FLN, les luttes révolutionnaires d’Amérique du Sud, les guerres de décolonisation d’Afrique, l’opposition aux dictateurs d’Espagne, du Portugal, de Grèce.
Parallèlement, l’exceptionnel faussaire bâtit –toujours dans la discrétion totale– une belle œuvre photographique, aux cadrages aussi précis que ses faux documents.

Le Musée d’art et d’histoire du judaïsme (MahJ) lui rend hommage dans l’auditorium du musée. On y découvre ses délicats portraits et scènes de vie en clair-obscur : des amoureux, des travailleurs, des prostituées, des brocanteurs, des bouquinistes, à Paris, Saint-Ouen, Marseille ou dans le Sud algérien. On pense à Brassaï et Doisneau.

Allez voir cette expo, ne serait-ce que pour mieux connaître l’exceptionnel destin de l’as des as des faux papiers !

Le libraire, Adolfo Kaminsky

Paris la nuit, amoureux sur un banc, Adolfo Kaminsky

Adolfo Kaminsky. Faussaire et photographe
Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
171, rue du Temple, 75003 Paris
Tel : 01 53 01 86 60

Jusqu’au 8 décembre 2019

 

Texte : Katia Barillot

03.06.19

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